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de réveil intellectuel, « année climatérique et décisive pour la Belgique littéraire, dit encore Stecher, car elle vit en même temps naître à Gand et à Anvers le mouvement flamand ».

On lit avec intérêt le manifeste de la nouvelle association[1], publié au début de 1835 dans divers journaux et dans la première livraison de la revue. En dépit d’un style pauvre et emphatique, il respire toute la juvénile ardeur qui, cinq ans auparavant, avait fait la Révolution de septembre. On y lit notamment ceci : « La Belgique entre dans une ère nouvelle ; son rôle va différer entièrement de ce qu’il fut tant qu’il lui manqua l’indépendance. Dès qu’un pays est admis à prendre rang parmi les états européens, il contracte envers le reste de la grande famille des peuples l’obligation de verser au foyer commun son contingent de lumières ; il éprouve le besoin de concourir pour sa part à augmenter le tribut de savoir que l’Europe doit au reste du monde ». Ces lignes significatives de l’Appel au public, œuvre de Weustenraad, concernent notre renaissance intellectuelle en général. Il y a plus de netteté encore, et plus d’énergie, dans les rapports que le même écrivain eut à rédiger, en 1835 et en 1836, sur l’état de l’Association, dont il était le secrétaire général, et qui ont spécialement trait à notre renaissance littéraire. « La Belgique,

  1. Appel et statuts de l’association, Revue Belge, 1835, 1er volume.