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pas sollicitées. Cet emploi, qui devait lui procurer une certaine aisance et lui laisser quelques loisirs, le réconcilia sans doute momentanément avec Bruxelles. Il revint à ses travaux de prédilection et, s’il ne produisit aucune œuvre nouvelle, réunit du moins en un recueil intitulé Poésies lyriques ses divers poèmes. Quelques-uns, publiés précédemment en plaquettes, étaient devenus rares ; les autres n’avaient paru que dans des revues. Les journaux annoncèrent le livre de Weustenraad, qui vit le jour à Bruxelles, chez l’éditeur Decq, vers la fin de janvier 1849.[1]

Le poète avait écrit pour son recueil une préface, datée du 31 décembre 1848, un peu solennelle peut-être dans la forme, ainsi le voulait le goût du temps, mais au fond très juste et très mesurée. Il y soulignait l’intérêt qu’il avait toujours porté à la question sociale, il marquait le caractère humain et actuel de sa poésie. « Rien de ce qui est humain ne m’a paru étranger, pouvait-il dire à juste titre. Tantôt triste et désolée, tantôt confiante et heureuse, ma poésie s’abandonne à tous les rêves, sombres ou rayonnants, qui agitent le cœur de l’homme à l’époque orageuse où nous vivons ». En même temps que le caractère humain et actuel, il indiquait le caractère patriotique de sa poésie ; mais il se montrait ici plus

  1. Pour couvrir les frais d’impression, l’auteur avait ouvert une souscription entre ses amis. (Lettre inédite de Weustenraad à J. de Saint-Genois. 24 déc. 1848.)