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m’y rendre. Mon oncle regarda ma mère, qui l’entendit, et elle offrit au blessé un asile dans sa maison. Il se défendit quelque temps d’accepter ses offres, dans la crainte de l’importuner ; mais mon oncle termina les débats en disant : faut-il faire de telles façons entre gens de qualité, monsieur le Marquis, ne m’auriez-vous pas accordé l’hospitalité dans un de vos châteaux, si je m’étais trouvé dans votre situation ? Le Marquis lui répondit avec vivacité : qu’il aurait été empressé de le recevoir, et de lui rendre tous les services possibles. Il se défendit encore, mais ma mère lui fit tant d’instances, qu’il accepta. On le fit entrer dans la voiture, et nous revînmes au château. Le blessé occupe votre ancien appartement au bout du corridor, à droite. Il est là plus éloigné du bruit et auprès de la