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rassembler beaucoup de circonstances pour exciter en lui de la jalousie : tel est l’heureux mortel qui possède Victorine ; mais que dis-je, un tel bonheur n’est pas sans partage ; il ne possède que la plus petite partie de cette femme divine : il ne sait la langue ni de son esprit ni de son cœur. Elle verra donc passer ses beaux jours sans avoir embelli l’existence d’un mortel digne d’elle, sans avoir donné l’essor aux sentimens de son ame sublime et aimante, sans avoir participé au charmant concert de deux esprits et de deux cœurs, se répondant et s’éclairant mutuellement ! Les nouveaux arrivés m’ont fait des politesses a leur manière, le père, avec assez de franchise, le mari avec une sorte de contrainte. La conduite de la Comtesse avec son mari répond à la justesse