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il est attaché scrupuleusement à ses devoirs, à sa religion jusqu’à la superstition ; occupé de l’administration de son bien, et entier dans ses volontés ; il aime sa femme parce que la religion et la morale le prescrivent ; mais sa fille, ce n’est ni la morale ni la religion, c’est cette irrésistible attraction qui est dans le moindre de ses mouvemens. Il me reste à vous donner une idée du mari : il a une de ces figures qu’on croit avoir vue par tout, et qu’on n’a remarquée nulle part ; il a servi quelques années ; et sa famille désirant que son nom se perpétuât l’a engagé à se marier avec la charmante Victorine qui est de la même maison. Il paraît sentir son infériorité ; mais il croit que la dignité de mari suffit pour faire disparaître toutes les inégalités personnelles ; il ne faudrait pas je crois