Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’osait plus acheter, et ne jetait que des regards furtifs sur ces belles fleurs qu’elle avait tant admirées ; comment dire à une Duchesse : cela est trop cher ? Comment lui mettre de l’argent dans la main ? La Duchesse s’en apperçut et lui dit en souriant : il ne faut pas, madame, si mon nom ne me sert pas, qu’il me nuise. Vous paraissiez disposée acheter des fleurs ; le prix est sur chacune, cela vous épargnera l’embarras de marchander. Madame de Warberg s’enhardit, choisit plusieurs fleurs fort belles, regarda le prix, tira sa bourse et mit en rougissant l’argent dans le carton. Je suivis son exemple ; mais sans en acheter une grande quantité, comme c’était mon premier mouvement ; je craignis d’avoir l’air, par pure générosité, d’augmenter ses profits. Comme je