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toute la compagnie témoin de la générosité du Marquis, je vous remercie infiniment, et il lui a serré fortement la main, je suis très-reconnaissant de vos offres ; mais j’ai eu le bonheur de me tirer d’affaire ; j’enseigne la musique et je puis dire, avec un grand succès ; je gagne à ce métier vingt ducats par mois ; mais ce n’est pas tout, j’ai le plaisir de me trouver avec de très-jolies demoiselles et de les entendre chanter. Il ne m’en coûte rien pour ma nourriture, parce que je suis invité tous les jours chez l’une ou l’autre de mes écolières, parmi lesquelles il y en a de charmantes ; nous faisons aussi des très-jolis concerts, ainsi vous voyez que je ne suis point à plaindre. Un instant après il a dit, ayant eu l’air de réfléchir : puisque monsieur le Marquis est disposé à obliger ses compatriotes, je