Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’unir à un homme qui l’aimait et qui le lui avait assuré ; désabusée dans peu, quel eût été son malheur ! il eût égalé peut-être la durée de sa vie. Il s’est défendu en disant, que nous lui faisions un crime de sa franchise, qu’il aurait pu nous dissimuler ses véritables sentimens ; qu’au reste il ne les a bien connus qu’après sa mort, et en sondant avec attention son cœur ; enfin il a mis une chaleur extrême à se justifier. Mon oncle est arrivé à la fin de la conversation et vous jugez bien que les pauvres femmes ont été traitées légèrement ; car mon oncle, qui se pique d’un grand dévouement pour elles, ne manque jamais de s’égayer sur leur compte ; il croit que cela est du bon air. Les propos qu’il a tenus ont été débités très-gaiement, et la plupart des phrases accompagnées de certains