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cette impression qui saisit le cœur, l’esprit, les sens comme une soudaine ivresse, et ne laisse, dès les premiers momens, rien à faire à la raison. Telle est l’idée que je me fais de l’amour, et la vie aurait peu de charmes pour moi sans l’espoir de la réaliser. Je me faisais illusion auprès de madame de Granville, et le président de Longueil ne s’y trompait pas. Vous prenez, me disait-il, l’exaltation de votre tête pour la chaleur de votre cœur. Madame de Granville était sans art comme sans prétention, elle parut sensible à mes empressemens, et me l’avoua avec ingénuité. Riche et maîtresse d’elle-même, il lui paraissait simple de recevoir mes hommages ; le besoin d’aimer me faisait saisir l’image de l’amour. J’étais dans cette situation lorsque la Révolution commença. Madame de