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ration, veillant activement aux intérêts de ses enfants, et préférant leur bien-être au sien. Que celui qui est père ne se décide que bien tard à retrancher un de ses membres ; que, même, après que le fer La séparé du corps, il forme le vœu de pouvoir l’y rattacher, et qu’il gémisse dans cette cruelle opération longtemps différée ! Qui condamne précipitamment est près de condamner avec plaisir ; qui punit trop est près de punir injustement. De nos jours, Érixon, chevalier romain, fut percé de coups de poinçon par le peuple, au milieu du forum, pour avoir fait périr son fils sous le fouet. L’autorité d’Auguste ne l’arracha qu’avec peine aux mains des pères et des fils, également irrités contre lui.

XV. On admira généralement Titus Arius, qui, ayant surpris son fils au moment où celui-ci allait attenter à ses jours, se contenta, après avoir instruit son procès, de le condamner à l’exil et même à un exi^ peu rigoureux, car il le relégua à Marseille, et lui fit une pension égale à celle qu’il lui payait avant son crime. Le résultat de cette généreuse conduite fut que, dans une ville, où quelques voix s’élèvent toujours en faveur des plus grands coupables, personne ne douta de la justice d’une sentence prononcée par un père qui avait pu condamner, mais non haïr son fils. Ce trait va nous offrir aussi la comparaison d’un bon prince avec un bon père.

Titus Arius, prêt à juger son fils, pria Auguste de faire partie du tribunal domestique qu’il deyait réunir ; Auguste se rendit chez unÉÙûgle citoyen, et pj1$-Élface dans un conseil qui lui était étr^^G|l{ ne dit p|ys « Venez dans mon palais ; » car alors le jùgJ^Hpi’eût pa^Mmj’teiiu au père, mais à l’empereur. Après^PPrentendu lacause, après la discussion des