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j’adoucisse les misères de ta vie jusqu’à ton dernier soupir ! »

Charles ne disait plus rien ; il pleurait tout bas et il réfléchissait ; tous les bons sentiments de son cœur se réveillaient en lui, et il comparait ses emportements, ses désirs de vengeance, son orgueil, avec la douceur, la charité, l’humilité de Juliette.

« Juliette, dit-il en essuyant ses larmes, je veux devenir bon comme toi ; tu m’aideras, n’est-ce pas ? Je vais rentrer ; je tâcherai du t’imiter… Pourvu que cette méchante femme ne me force pas à redevenir méchant comme elle !

juliette.

Demande au bon Dieu de te venir en aide, mon pauvre Charles ; il t’exaucera. Au revoir, mon ami !

charles.

Au revoir, Juliette ; au revoir, Marianne. Cet après-midi, j’espère. »

Charles sortit tout ému et formant d’excellentes résolutions ; nous allons voir si son naturel emporté, développé encore par la méchanceté de sa cousine Mac’Miche, put être contenu par la volonté forte et vraie qu’il manifestait à Juliette.