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de lait et plongea la main dans le sucrier ; la cousine se jeta dessus.

madame mac’miche.

Pourquoi du sucre ? Qu’est-ce que cette nouvelle invention ? Vous devriez vous trouver heureux d’avoir du lait au lieu de pain sec.

charles.

Ma cousine, je serais bien plus heureux d’y ajouter le morceau de sucre que je tiens dans la main.

madame mac’miche.

Dans la main ? Lâchez-le, Monsieur ! Lâchez vite ! »

Charles lâcha, mais dans sa tasse.

« Voleur ! brigand ! s’écria la cousine. Vous mériteriez que je busse votre lait.

charles.

Comment donc ! Mais j’en serais enchanté, ma cousine ; voici ma tasse. »

Charles la présenta à sa cousine stupéfaite ; la surprise lui ôta sa présence d’esprit accoutumée ; elle prit machinalement la tasse et se mit à boire à petites gorgées en se tournant vers Betty. Charles, sans perdre de temps, saisit la tasse de café au lait qui chauffait tout doucement devant le feu pour sa cousine, mangea le pain mollet qui trempait dedans, se dépêcha d’avaler le café et finissait sa dernière gorgée, quand sa cousine, un peu honteuse, se retourna.

madame mac’miche.

Tu mangeras donc du pain sec pour déjeuner ?