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charles.

Non, Betty, il est bon ; je sens qu’il est bon ; j’ai le cœur content, c’est bon signe. »

Charles appliqua le cataplasme de Betty, se sentit immédiatement soulagé, et retourna chez Juliette, sa consolatrice, son conseil et son soutien. En passant par la cuisine, il vit Betty occupée à coudre ensemble deux visières en cuit vernis provenant des vieilles casquettes de son cousin Mac’Miche ; il lui demanda ce qu’elle faisait.

« Je te prépare une cuirasse pour demain, mon pauvre Charlot ; quand tu seras couché, je te bâtirai cela dans ton pantalon. »

Charles rit de bon cœur de ce parafouet, fut enchanté de l’invention de Betty, et allait sortir, lorsqu’il s’entendit appeler par la voix aigre de sa cousine. Betty se signa ; Charles soupira et monta de suite.

madame mac’miche.

Venez lire, mauvais sujet ; allons, vite, prenez votre livre.

Charles prit le livre, s’assit avec précaution sur le bord de sa chaise, et commença sa lecture. Mme Mac’Miche le regardait avec surprise et méfiance.

« Il y a quelque chose là-dessous, se disait-elle, quelque méchanceté qu’il prépare et qu’il dissimulé sous une feinte douceur. Il n’a jamais été si docile ; c’est la première fois qu’il se laisse battre sans résistance. Qu’est-ce ? Je n’y comprends rien. Mais s’il continue de même, ce sera une béné-