Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/383

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Juliette. Quel dommage que Charles ne m’en ait pas parlé plus tôt !

charles.

J’étais si jeune, Marianne, que vous m’auriez traité de fou ; c’est à peine si ces jours derniers j’ai osé m’en ouvrir à Juliette.

marianne.

À mon tour à demander : À quand la noce ?

charles.

Le plus tôt sera le mieux. Si Monsieur le juge veut bien tout arranger, nous pourrons être mariés dans huit ou dix jours.

le juge.

C’est arrangé de ce matin, Charles. Et dans huit jours tu peux te marier, à moins que Juliette ne dise non.

juliette.

Ce ne sera pas de moi que viendra l’opposition, mon frère.

le juge.

À la bonne heure, ma petite Juliette ; tu m’appelles ton frère, toi. Il faut que je t’embrasse pour bien constater ma fraternité. »

Le juge embrassa sa petite sœur à plusieurs reprises.

charles.

Voulez-vous prendre votre café avec nous ?… Je ne sais comment vous appeler, moi ! Ce n’est pas la peine de vous baptiser de cousin, puisque dans huit jours vous serez mon frère. Comment voulez-vous que je dise ?