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vous savez que je ne me marierai pas à première vue.

marianne.

Je le sais bien ; on te donnera une quinzaine pour la bien connaître et la juger. Ils vont arriver bientôt. Ne vas-tu pas mettre ton habit pour les recevoir ?

charles.

Pour quoi faire ? Je ne mets mon habit que le dimanche pour donner le bras à Juliette qui est en grande toilette. Le reste du temps, je suis toujours en veste ou en blouse.

marianne.

Comme tu voudras, mon ami ; c’était pour toi ce que j’en disais. »

Et Marianne sortit.

charles.

Ne te tourmente pas, Juliette. Tu sais ce que je t’ai dit, ce que je t’ai promis.

juliette.

Je le sais et je ne me tourmente pas. Mais, Charles, si elle te plaît, si tu crois pouvoir être heureux avec elle, dis-le-moi tout de suite. N’est-ce pas ? Me le promets-tu ?

charles.

Je te le jure, dit Charles en lui baisant les mains ; mais, je te le répète : sois tranquille, je ne l’aimerai pas. »

Une heure après, l’architecte, M. Turnip, arriva accompagné de sa fille. Charles alla au-devant d’eux.