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je vous planterais là avec vos bêtes, et je m’en irais ailleurs ; mais c’est Betty qui est sotte pour ça, et qui pleurerait tout le long du jour si elle vous quittait ; et comme ça me ferait mal de la chagriner,… ma foi, je reste. »

Charles avait passé plusieurs fois de la colère à la honte et au regret, pendant que Donald parlait. La dernière assurance de rattachement de Betty le toucha vivement et lui fit sentir toute son injustice et, comme disait Donald, son ingratitude. Malgré le combat de son orgueil il alla à Donald et s’écria :

« Mon bon Donald, vous avez raison ; je suis un ingrat ! Je méconnais votre dévouement à mes intérêts ; je vous accuse sottement sans aucun motif, et je vous fais de la peine au lieu de vous remercier. Mon bon Donald, pardonnez-moi ; je suis jeune ; je me corrigerai, je l’espère, de ma vivacité, et je ne commettrai plus d’injustice à votre égard.

donald.

Bien, Monsieur Charles, n’en parlons plus ! Je ne suis pas rancunier de ma nature. C’est bien, ce que vous faites là. Vous avez eu de la peine à y arriver ; mais… vous n’en aurez pas de regret : c’est moi qui vous le dis. De cette affaire-là j’ai plus de cœur que jamais à votre service… Mais comment allons-nous faire pour cette clef ? où la trouver ?

charles.

Et mes pauvres lapins qui sont enfermés et qui ont faim !