Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.

charles.

Sans compter la truie, qu’ils vont me reprocher jusqu’au dernier jour de ma vie.

juliette.

Oh ! quant à cela, tu peux y compter ! mais comme c’est pour toi, pour l’intérêt de ta ferme qu’elle te grondera, tu y mettras beaucoup de douceur, n’est-ce pas, Charlot ?

charles, avec distraction.

Certainement, certainement !… La voilà ! je l’entends ! Quelle voix perçante elle a cette Betty ! Quelle différence avec la tienne, même quand tu grondes !

betty, en entrant, très animée.

Ah bien ! tu as fait une belle affaire, mauvais garçon ! Voilà que tu passes des farces innocentes au meurtre, à l’assassinat ! Tu as manqué de tuer mon mari, mon pauvre mari qui vaut cent fois mieux que toi ; et ne pouvant arriver à faire périr mon Donald, tu te venges sur la truie ! une pauvre bête innocente, une jolie bête, et une belle bête, et une bonne bête, qui nous aurait fait un profit superbe…

charles, un peu impatienté.

Mais ce n’est pas moi qui l’ai tuée ! Prends-en toi au bon Dieu qui a permis qu’elle eût les reins cassés.

betty.

En voilà une bonne, par exemple ! Comment ! tu oses soutenir que c’est le bon Dieu qui a arraché les guides des mains de Donald, qui a fait