Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Comme ma cousine ! dit Charles en se calmant ; je ne veux rien faire comme elle, ni lui ressembler en rien.

juliette.

Alors sois bon et doux.

charles.

Je ne peux pas ; je te dis que je ne peux pas.

juliette.

Oui, je vois que tu n’as pas de courage.

charles.

Pas de courage ! Mais j’en ai plus que personne, pour avoir supporté ma cousine depuis trois ans !

juliette.

Tu la supportes en la faisant enrager sans cesse ; et tu es de plus en plus malheureux, ce qui me fait de la peine, beaucoup de peine.

charles.

Oh ! Juliette, pardonne-moi ! Je suis désolé, mais je ne peux pas faire autrement.

juliette.

Essaye ; tu n’as jamais essayé ! Fais-le pour moi, puisque tu ne veux pas le faire pour le bon Dieu. Veux-tu ? Me le promets-tu ?

— Je le veux bien, dit Charles avec quelque hésitation, mais je ne te le promets pas.

juliette.

Pourquoi, puisque tu le veux ?

charles.

Parce qu’une promesse, et à toi surtout, c’est autre chose, et je ne pourrais y manquer sans rougir, et…, et… je crois… que j’y manquerais.