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« Betty vient d’arriver, ajouta Marianne, avec un charretier de ses amis pour veiller la cousine cette nuit, la soulever, la faire changer de position et surtout pour rassurer Betty elle-même, qui a une peur affreuse de tout ce que dit la cousine et des cris qu’elle pousse sans cesse. Et maintenant, continua Marianne, Charles va m’aider à préparer le souper ; notre journée a été toute dérangée depuis onze heures. Tu es pâle, ma pauvre Juliette. Veux-tu faire une petite promenade avec Charles pendant que je mettrai le couvert ? »

Juliette ayant accepté l’offre de sa sœur, Charles l’emmena.

« Si nous allions passer quelques instants à l’église, Charles ? veux-tu ? Et nous irons de là chez M. le curé pour lui faire connaître l’état de notre malheureuse cousine, et lui demander d’aller la voir.

— Avec plaisir, Juliette ; je prierai mieux à l’église que chez ma cousine Mac’Miche. »

Ils y allèrent et rencontrèrent en sortant l’excellent curé, qu’ils informèrent de l’état de Mme Mac’Miche.

« Je vais y aller, dit-il ; j’y passerai la nuit s’il le faut, mais je ne la laisserai pas mourir sans sacrements. »

Charles et Juliette abrégèrent leur promenade, parce que Charles ne voulait pas laisser Marianne tout préparer à elle seule, pour leur souper.

Après le repas vint le coucher ; on s’aperçut, au dernier moment, qu’on n’avait pas de lit pour