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betty, riant.

Veux-tu te taire, vif-argent ! Tu en dis trop ! La bonne volonté y est, mais le naturel aussi. Tu seras aussi bon, aussi obéissant, aussi doux que tu pourras l’être mais tu seras toujours salpêtre. »

Charles regarda d’un air inquiet Marianne qui paraissait ébranlée, et Juliette qui semblait mécontente.

juliette, vivement.

Puisque Charles promet, nous pouvons le croire, Betty ; il n’a jamais manqué à sa parole. D’ailleurs il serait cruel et coupable de lui refuser son dernier asile ; il n’a de parents, après Mme Mac’Miche, que Marianne et moi ; et si nous le refusons, il sera à la merci du premier venu. N’est-ce pas, Marianne ?… Réponds, Marianne, je t’en conjure.

marianne, avec hésitation.

Je crois comme toi que c’est un devoir pour nous ; il dépend de Charles de le rendre agréable ou pénible.

charles.

Croyez-en ma parole, Marianne ; vous n’aurez pas à regretter votre acte de condescendance envers Juliette et de charité envers moi.

juliette.

Oh ! Charles ! charité ! Pourquoi dis-tu cela ?

charles, ému.

Parce que c’est réellement une charité que vous me faites ; tu le sens bien, quoique tu ne veuilles pas l’avouer, de peur de me blesser. Mais ce