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juliette.

Merci, Betty, merci pour mon pauvre Charles. »

Charles sauta au cou de Betty.

« Et moi aussi, ma bonne, ma chère Betty, je te remercie du fond du cœur. Et quand je serai ici, tu viendras aussi, et je payerai tout avec mon argent.

betty.

Ha ! ha ! ha ! Comme tu arranges ça, toi ! Nous verrons, nous verrons ; en attendant, faisons nos adieux à Juliette et marchons à la victoire, car nous en viendrons à bout, à nous deux. »

Marianne entra au moment où Charles demandait à l’attendre ; il lui raconta tout ce qui venait d’arriver, sa lettre à l’ami de sa cousine Mac’Miche, sa visite au juge, son vif désir de venir demeurer chez elles, etc.

Marianne écouta attentivement, réfléchit un instant, parla bas à Juliette, qui commença par pleurer, ensuite elle parla vivement, et finit par baiser les mains de Marianne, et par l’embrasser tendrement.

marianne.

Juliette me le demande ; je veux bien te prendre, Charles ; mais à la condition que si tu tourmentes Juliette, si tu me désobéis, si tu te mets en colère…

charles.

Jamais, jamais, Marianne ; jamais, je le jure ! Je serai votre esclave ; je ferai tout ce que voudra Juliette, j’embrasserai ma cousine Mac’Miche si Juliette me l’ordonne ; je serai doux, doux comme Juliette.