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rien de suspect, sinon une violente envie de rire qu’il comprimait difficilement.

madame mac’miche.

De quoi ris-tu, petit Satan ?

charles.

De la frayeur que je vous inspire, ma cousine ; vous venez de me regarder d’un air terrifié que je ne vous avais pas vu encore.

madame mac’miche.

Si j’avais su plus tôt faire société avec un ami des fées, tu m’aurais vue te regarder ainsi toutes les fois que je te voyais.

charles.

Mais je ne comprends pas, ma cousine, pourquoi vous me comptez parmi les camarades des fées. Je crains, moi, que ce ne soit vous qui soyez en faveur près d’elles, puisque vous voyez des choses que Betty ne voit pas.

madame mac’miche, hors d’elle.

Tais-toi ! tais-toi !… Horreur !… Moi amie des fées  !… Et tu oses dire un pareil blasphème ! Ah ! si je ne craignais de te toucher, tu me le payerais cher !

charles.

Je remercie bien vos amies les fées de la terreur qu’elles vous inspirent.

madame mac’miche.

Betty, Betty, ôte-le ! Mets-le où tu voudras ; je ne veux plus le voir, l’entendre ! »

Et Mme Mac’Miche monta dans sa chambre, prit son châle, son chapeau, et sortit en menaçant