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Avant de partir, Betty secoua les oreillers du canapé, arrangea les tabourets, en mit un sous les pieds de sa maîtresse, essuya la table, tira les plis des rideaux, etc.

madame mac’miche.

Que fais-tu donc ? Va me chercher Charles ; je te l’ai déjà dit. »

Betty essuya encore quelques meubles et descendit enfin à la cuisine, où elle trouva Charles se rôtissant de son mieux.

Betty.

Est-ce sec, mon pauvre Charlot ? Ta cousine te demande pour écrire une lettre.

charles.

Sec, sec comme du parchemin ; j’y vais. Nous allons avoir une scène terrible ; laisse la porte ouverte, et si tu m’entends crier, arrive vite : c’est qu’elle aura deviné la farce et qu’elle me battrait pour de bon. »

Charles monta.

« Vous me demandez pour écrire, ma cousine ? dit-il d’un air patelin ; me voici à vos ordres. »

La cousine le regardait d’un air méfiant.

« Tiens, tiens, comme il est doux !… N’y aurait-il pas de féerie là-dessous ?… pensa-t-elle. Écris, dit-elle tout haut, et prends garde que ce soit bien propre et lisible. »

Charles s’assit devant la table, prit une plume et attendit. Voici ce que dicta la cousine :


« Monsieur et cher ami, j’ai quelques petites éco-