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tir. Elle faisait des excuses, et cherchait visiblement à réparer le mal qu’elle avait fait.

Une lutte formidable s’engagea vers la fin des vacances, quand Giselle parla du départ prochain et que M. de Gerville lui déclara qu’il n’y aurait pas de départ cette année, qu’elle resterait avec eux, que le temps du couvent était fini.

Giselle était nonchalamment étendue dans un fauteuil ; elle bondit sur ses pieds et regarda son père avec une surprise mêlée d’indignation.

giselle.

Vous ne voulez pas me laisser rentrer au couvent ? Est-ce une plaisanterie, ou parlez-vous sérieusement, papa ?

m. de gerville.

Très sérieusement, chère enfant ; je ne veux plus vivre séparé de toi. J’ai besoin de te voir tous les jours, de t’embrasser, de te savoir près de moi.

giselle.

Et moi, papa, j’ai plus besoin encore de vivre avec mes maîtresses, qui sont bonnes, fermes et douces. Si vous me reprenez, je redeviendrai méchante, insupportable ; vous me rendrez détestable, et ce sera votre faute, pourtant, et pas la mienne.

m. de gerville.

Ma chère enfant, tout ce que tu dis ne me fait