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Pendant qu’elle rôdait aux environs de l’arbre qui l’avait abritée contre l’humidité de la nuit, Ourson se réveilla, et, ne voyant pas Violette, il fut debout en un instant ; il l’appela d’une voix étouffée par la frayeur.

« Me voici, me voici, cher frère, répondit-elle en accourant ; je cherchais le chemin de la ferme. Mais qu’as-tu donc ? tu trembles.

— Je te croyais enlevée par quelque méchante fée, chère Violette, et je me reprochais de m’être laissé aller au sommeil. Te voilà gaie et bien portante : je suis rassuré et heureux. Partons maintenant ; partons vite, afin d’arriver avant le réveil de notre mère et de Passerose. »

Ourson connaissait la forêt ; il retrouva promptement la direction de la ferme et ils y arrivèrent quelques minutes avant qu’Agnella et Passerose fussent éveillées. Ils étaient convenus de cacher à leur mère les dangers qu’ils avaient courus, afin de lui éviter les angoisses de l’inquiétude pour l’avenir. Passerose fut seule dans le secret de leurs aventures de la veille.


VIII

L’INCENDIE


Ourson ne voulait plus que Violette allât seule dans la forêt ; elle ne lui portait plus son dîner ; il