Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Volontiers, Madame », dit Rosalie, qui était très complaisante.

La vieille lui remit la cassette en disant :

« Merci, la belle enfant ; je ne serai pas longtemps absente. Ne regardez pas ce qu’il y a dans cette cassette, car elle contient des choses…, des choses comme vous n’en avez jamais vu… et comme vous n’en reverrez jamais. Ne la posez pas trop rudement, car elle est en écorce fragile, et un choc un peu rude pourrait la rompre… Et alors vous verriez ce qu’elle contient… Et personne ne doit voir ce qui s’y trouve enfermé. »

Elle partit en disant ces mots. Rosalie posa doucement la cassette près d’elle, et réfléchit à tous les événements qui s’étaient passés. La nuit vint tout à fait ; la vieille ne revenait pas. Rosalie jeta les yeux sur la cassette, et vit avec surprise qu’elle éclairait la terre autour d’elle.

« Qu’est-ce, dit-elle, qui brille dans cette cassette ? »

Elle la retourna, la regarda de tous côtés, mais rien ne put lui expliquer cette lueur extraordinaire ; elle la posa de nouveau à terre, et dit :

« Que m’importe ce que contient cette cassette ? Elle n’est pas à moi, mais à la bonne vieille qui me l’a confiée. Je ne veux plus y penser, de crainte d’être tentée de l’ouvrir. »

En effet, elle ne la regarda plus et tâcha de n’y plus penser ; elle ferma les yeux, résolue d’attendre ainsi le retour du jour.

« Alors j’aurai quinze ans, je reverrai mon père