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voix plus douce n’a frappé mes oreilles ; je serais heureux de vous entendre encore. »

Rosette, qui s’était aperçue de la jalousie de ses sœurs, s’excusa en disant qu’elle était fatiguée, mais le roi Charmant, qui avait de l’esprit et de la pénétration, devina le vrai motif du refus de Rosette et l’en admira davantage.

La reine, irritée des succès de Rosette, termina de bonne heure la soirée ; chacun rentra chez soi.

Rosette se déshabilla ; elle ôta sa robe et le reste de sa parure, et mit le tout dans une magnifique caisse en ébène, qui se trouva dans sa chambre sans qu’elle sût comment ; elle retrouva dans sa caisse de bois la robe en torchon, l’aile de poule, les noisettes, les nèfles, les haricots, les chaussons et les bas bleus ; elle ne s’en inquiéta plus, certaine que sa marraine viendrait à son secours. Elle s’attrista un peu de la froideur de ses parents, de la jalousie de ses sœurs ; mais comme elle les connaissait bien peu, cette impression pénible fut effacée par le souvenir du roi Charmant, qui paraissait si bon et qui avait été si aimable pour elle : elle s’endormit promptement, et s’éveilla tard le lendemain.


III

CONSEIL DE FAMILLE


Pendant que Rosette n’était occupée que de pensées riantes et bienveillantes, le roi, la reine et