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courut à sa glace, et vit que l’aile de poule était devenue une aigrette magnifique et que l’attache en nèfles était une escarboucle d’une telle beauté, d’un tel éclat, qu’une fée seule pouvait en avoir d’aussi belles.

Rosette, heureuse, ravie, sautait dans sa petite chambre et remerciait tout haut sa bonne marraine, qui avait voulu éprouver son obéissance et qui la récompensait si magnifiquement.

Le page frappa à la porte, entra et recula ébloui par la beauté de Rosette et la richesse de sa parure.

Elle le suivit ; il lui fit descendre bien des escaliers, parcourir bien des appartements, et enfin il la fit entrer dans une série de salons magnifiques qui étaient pleins de rois, de princes et de dames.

Chacun s’arrêtait et se retournait pour admirer Rosette, qui, honteuse d’attirer ainsi tous les regards, n’osait lever les yeux.

Enfin le page s’arrêta et dit à Rosette :

« Princesse, voici le roi et la reine. »

Elle leva les yeux et vit devant elle le roi et la reine, qui la regardaient avec une surprise comique.

« Madame, lui dit enfin le roi, veuillez me dire quel est votre nom. Vous êtes sans doute une grande reine ou une grande fée, dont la présence inattendue est pour nous un honneur et un bonheur.

— Sire, dit Rosette en mettant un genou en terre, je ne suis ni une fée, ni une grande reine,