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LES VACANCES.

LÉON.

J’allais en avant pour vous indiquer le chemin qu’il fallait prendre.

MARGUERITE, riant.

Ha, ha, ha ! Avoue donc tout simplement que tu avais peur et que tu te sauvais.

LÉON, d’un air indigné.

Si tu étais un garçon de ma taille, tu verrais que tes plaisanteries ne me semblent pas du tout plaisantes.

MARGUERITE, riant.

Je ne verrais rien du tout que ton dos et tes talons, parce que tu es prudent, que tu fuis la guerre et que tu aimes la paix.

Jean et Jacques riaient pendant cette discussion ; Camille et Madeleine étaient inquiètes ; Sophie applaudissait des yeux et du sourire ; Nicaise paraissait enchanté. Léon était en colère ; ses yeux flamboyaient, et, s’il avait osé, il aurait assommé Marguerite de coups de poing. Camille arrêta cette dangereuse conversation en proposant de continuer les recherches. « Nous perdons notre temps, dit-elle, et nous avons encore bien des hameaux et des maisons à visiter. »

Ils continuèrent donc leur chemin. Léon fut un peu maussade, mais il finit par se dérider et par rire comme les autres. Dans aucune maison on