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LES VACANCES.

à force de caresses ; jamais Biribi n’avait donné un coup de dents ni un coup de griffes.

Un jour, M. de Traypi annonça aux enfants qu’il allait voir laver son chien de chasse, Milord, dans de l’eau d’aloès.

« Voulez-vous venir avec moi, mes enfants ? vous nous aiderez à laver et à essuyer Milord.

— Oui, papa ; oui, mon oncle ; oui, monsieur, répondirent ensemble tous les enfants. »

Ils abandonnèrent Biribi, qu’ils allaient atteler à une voiture de poupée, et ils coururent avec M. de Traypi à la buanderie (endroit où on fait les lessives) pour voir laver Milord. Un baquet plein d’une eau tiède et rougeâtre attendait Milord, qui n’avait pas du tout l’air satisfait de se trouver là. Quand M. de Traypi entra, le pauvre Milord voulut courir à lui mais le cocher et le garde le tenaient chacun par une oreille pour l’empêcher de se sauver, et il fut obligé de rester près du baquet, attendant le moment où on le plongerait dedans.

« Allons, Milord, dit M. de Traypi, saute là dedans, saute. »

Et il aida à sa bonne volonté en l’enlevant par la peau du cou. Le chien s’élança dans le baquet, éclaboussant tous ceux qui se trouvaient près de lui. Madeleine et Marguerite, qui étaient en