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LES VACANCES.

« Sophie, chère Sophie, cria Camille, où es-tu ? sur quel arbre ? Nous ne te voyons pas.

SOPHIE, d’une voix étouffée.

Je suis tombée dans l’arbre qui était creux ; j’étouffe ; je vais mourir si vous ne me tirez pas de là.

— Comment faire ? s’écriait-on. Si on allait chercher des cordes ? »

Jean réfléchit une minute, se débarrassa de sa veste et s’élança sur l’arbre dont les branches très-basses permettaient de grimper dessus.

« Que fais-tu ? cria Léon, tu vas être englouti avec elle.

— Imprudent ! s’écria M. de Rugès. Descends, tu vas te tuer. »

Mais Jean grimpait avec une agilité qui lui fit promptement atteindre le haut du tronc pourri. Jacques s’était élancé après Jean et arriva près de lui avant que son père et sa mère eussent eu le temps de l’en empêcher. Il tenait la veste de Jean et défit promptement la sienne. Jean qui avait jeté les yeux dans le creux de l’arbre, avait vu Sophie tombée au fond et s’était écrié :

« Une corde ! une corde ! vite une corde ! »

Léon, Camille et Madeleine s’élancèrent dans la direction du moulin pour en avoir une. Mais Jacques passa les deux vestes à Jean, qui noua