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LES VACANCES.

Et elle ajouta tout bas à l’oreille de Jean : « Je n’aime pas Léon. »

Jean sourit, l’embrassa et lui répondit tout bas :

« Tu as tort ; il est bon, je t’assure.

MARGUERITE.

Il fait toujours comme s’il était méchant.

JEAN.

C’est qu’il est vif, il ne faut pas le fâcher.

MARGUERITE.

Il se fâche toujours.

JEAN.

Avoue que Jacques et toi vous vous amusez à le taquiner.

Jacques et Marguerite se regardèrent, sourirent, et avouèrent que Léon les agaçait avec son air moqueur, et qu’ils aimaient à le contrarier.

« Eh bien ! dit Jean, essayez de ne pas le contrarier, et vous verrez qu’il ne se fâchera pas et qu’il ne sera pas méchant. »

Tout en causant, on approcha du moulin ; les enfants virent avec surprise une foule de monde assemblée tout autour ; une grande agitation régnait dans cette foule ; on allait et venait, on se formait en groupes, on courait d’un côté, on revenait avec précipitation de l’autre. Il était clair