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LES VACANCES.

Tous l’entourèrent au même instant.

« Il paraît que tout le monde m’aime, reprit M. de Rugès en riant. Allons, marchons en avant !

— Hé, hé, pas si vite, les petits ! Nous autres gens sages et essoufflés, nous serions trop humiliés de rester en arrière. »

Les enfants, qui étaient partis au galop, revinrent sur leurs pas et se groupèrent autour de leurs parents.

La promenade fut charmante, la fraîcheur du bois tempérait la chaleur du soleil ; de temps en temps on s’asseyait, on causait, on cueillait des fleurs, on trouvait quelques fraises.

« Nous voici près du fameux chêne où j’ai laissé ma poupée, dit Marguerite ; je n’oublierai jamais le chagrin que j’ai éprouvé lorsque, en me couchant, je me suis aperçue que ma poupée, ma jolie poupée, était restée dans le bois pendant l’orage[1].

— Quelle poupée ? dit Jean ; je ne connais pas cette histoire-là.

— Il y a longtemps de cela, dit Marguerite. La méchante Jeannette me l’avait volée.

JEAN.

Jeannette la meunière ?

  1. Voyez les Petites filles modèles, ouvrage du même auteur.