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LES VACANCES.

M. DE TRAYPI.

Eh bien ! mon Jacquot, nous avons été serrés de près ! J’ai bien manqué d’être pris ! si tu ne t’étais pas jeté entre le fourré où j’étais et Jean, il m’aurait attrapé tout de même. C’est égal, nous avons bien avancé la besogne ; j’ai demandé à Martin de tout finir pendant notre dîner, et demain ils seront bien surpris de voir que ton ouvrage s’est fait en dormant.

— Oh non, papa, je vous en prie, dit Jacques en jetant ses petits bras autour du cou de son père. Laissez ma maison et faites finir celle de mes pauvres cousins.

— Comment ! dit le père avec surprise, toi qui tenais tant à attraper Léon (il l’a mérité, il faut l’avouer), tu veux que je laisse ton ouvrage pour faire le sien !

JACQUES.

Oui, mon cher papa, parce que j’ai été méchant pour lui, et cela me fait de la peine de le taquiner, depuis qu’il a été bon pour moi : car il pouvait et devait me battre pour ce que je lui ai dit, et il ne m’a même pas grondé.

Et Jacques raconta à son papa la scène qui avait eu lieu au jardin.

M. DE TRAYPI.

Et pourquoi l’as-tu accusé d’égoïsme et de