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LES VACANCES.

LÉON, d’un air moqueur et contrefaisant la voix de Marguerite.

Et puis les faire cuire nous-mêmes, pour donner à Jacques le temps de finir.

JEAN, riant.

Attendez, je vais voir où il est.

Et il voulut partir en courant, mais Sophie et Marguerite se jetèrent sur lui pour l’arrêter. Jean se débattait doucement en riant ; Camille et Madeleine accoururent pour lui venir en aide. Marguerite se jeta à terre et saisit une des jambes de Jean.

« Arrête-le, arrête-le ; prends-lui l’autre jambe, » cria-t-elle à Sophie. Mais Camille et Madeleine se précipitèrent sur Sophie, qui riait si fort qu’elle n’eut pas la force de les repousser. Marguerite, tout en riant aussi, s’était accrochée aux pieds de Jean, qui, lui aussi, riait tellement qu’il tomba le nez sur l’herbe. Sa chute ne fit qu’augmenter la gaieté générale ; Jean riait aux éclats, étendu tout de son long sur l’herbe ; Marguerite, tombée de son côté, riait le nez sur la semelle de Jean. Leur ridicule attitude faisait rire à larmes Sophie, maintenue par Camille et Madeleine, qui se roulaient à force de rire. L’air grave de Léon redoubla leur gaieté. Il se tenait debout auprès des poissons et demandait de temps en temps d’un air mécontent :