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— Pauvre enfant, dit Sophie, j’espère qu’elle sera plus heureuse avec sa mère que je ne l’ai été.

— Écoute, Sophie, voici ce que nous avons décidé. M. de Rosbourg va aller voir ta belle-mère pour savoir au juste comment elle est et ce qu’elle veut. Attends tranquillement son retour et ne t’inquiète de rien ; ne crains pas qu’elle te reprenne ; elle ne le peut pas, et nous ne te rendrons pas. »

Sophie, très-rassurée, embrassa et remercia Mme de Fleurville, M. et Mme de Rosbourg, et s’en alla en sautant, accompagnée de Jean, qui sautait plus haut qu’elle et qui partageait tout son bonheur. Une heure après, M. de Rosbourg était de retour et rentrait chez Mme de Fleurville.

« Eh bien ! mon ami, quelles nouvelles ?

— La pauvre femme est mourante ; elle n’a pas deux jours à vivre ; elle a une petite fille d’un an, qui n’est guère en meilleur état de santé que la mère ; elle est ruinée par ce galérien qui l’a épousée pour son argent ; et enfin, elle veut voir Sophie pour lui recommander son enfant et lui demander pardon de tout ce qu’elle lui a fait souffrir.

MADAME DE FLEURVILLE.

Croyez-vous que je doive y mener Sophie ?

M. DE ROSBOURG.

Il faut que Sophie la voie, mais je l’y mènerai