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ce n’est pas ma faute ; je devais bien obéir à maman. Viens, ma pauvre Sophie, maman t’empêchera d’aller vivre avec ta méchante belle-mère, sois-en sûre.

— Crois-tu ? dit Sophie un peu rassurée. Mais elle voudra m’avoir, je le crains. Viens avec nous, Jean, que j’aie du moins mes plus chers amis près de moi. »

Jean et Camille, presque aussi tristes que Sophie, lui donnèrent la main, et ils entrèrent chez Mme  de Fleurville, qu’ils trouvèrent avec M. et Mme  de Rosbourg. Les larmes de Sophie ne purent échapper à M de Rosbourg ; il se leva vivement, alla vers elle, l’embrassa avec bonté et tendresse, et lui demanda si c’était le retour de sa belle-mère qui la faisait pleurer.

SOPHIE, en sanglotant.

Oui, cher monsieur de Rosbourg ; sauvez-moi, empêchez-moi de quitter Mme  de Fleurville et mes amies.

M. DE ROSBOURG.

Rassure-toi mon enfant, tu resteras ici ; Mme  de Fleurville est très-décidée à te garder. Et moi, qui suis ton tuteur, ajouta-t-il en souriant et en l’embrassant encore, je t’ordonne de vivre ici.

MADAME DE FLEURVILLE.

Ma pauvre Sophie, tu n’aurais pas dû croire si