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JACQUES.

Mais ce sera bientôt ; dans huit jours les vacances seront finies.

MARGUERITE.

Mais toi, qui n’es pas en pension, tu n’as pas besoin de t’en aller à la fin des vacances.

JACQUES.

Non, mais papa a des affaires ; il m’a dit qu’il ne pourrait pas rester. Je tâche d’avoir du courage, de n’y pas penser ; je fais tout ce que je peux, mais… je ne peux pas. »

Et Paul sentit une grosse larme tomber sur sa main. Il s’arrêta, embrassa tendrement son petit ami ; Marguerite aussi se jeta à son cou.

« Ne pleure pas, Jacques ! Oh ! ne pleure pas, je t’en prie ; si tu as du chagrin, je ne serai plus heureuse ; je serai triste comme toi, et Paul sera triste aussi, et nous serons tous malheureux. Jacques, je t’en prie, ne pleure pas. »

Le bon petit Jacques essuya ses pauvres yeux tout prêts à verser de nouvelles larmes ; il voulut parler, mais il ne put pas ; il essaya de sourire, il les embrassa tous deux et leur promit d’être courageux et de ne penser qu’au retour. Ils se séparèrent, Paul pour travailler, Marguerite pour raconter à son papa le chagrin de Jacques, et Jacques pour aller pleurer à l’aise sur l’épaule de son papa.