Page:Ségur - Les vacances.djvu/321

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et lui prenant chacun une main, ils marchèrent vers la maison.

« C’est toi qui as donné du courage à Léon, lui dit Marguerite quand ils furent un peu loin.

— Mais pas du tout, ma petite Marguerite, c’est lui tout seul qui s’en est donné.

— Bon Paul ! reprit Marguerite en baisant la main qu’elle tenait dans les siennes.

— Paul, plus je te connais et plus je t’aime, dit Jacques en serrant son autre main.

PAUL.

Il en est de même pour moi, mon petit Jacques, je t’aime comme un frère.

JACQUES.

Si nous pouvions toujours rester ensemble ! comme je serais heureux !

PAUL.

Mais si nous nous quittons, nous nous retrouverons toujours.

JACQUES.

Je n’aime pas à pleurer, Paul, et je ne pleure presque jamais ; mais quand je vous quitterai, toi et Marguerite, j’aurai un tel chagrin que je ne pourrai pas m’empêcher de pleurer ; je ne pourrai pas m’en empêcher, je le sens.

MARGUERITE.

Ce ne sera pas pour longtemps, Jacques.