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vente des Polonais, nous passerons tout ça, je te le promets. Et c’est toi-même qui vendras. Là, es-tu contente ?

Mlle Yolande essuya ses petits yeux gonflés et consentit à cet arrangement.

Les affaires étant terminées, M., Mme et Mlle Tourne-boule prirent congé de ces dames et montèrent en voiture. M. de Rosbourg ayant vanté la beauté des chevaux et l’élégance de la calèche :

« Je vous les vends, dit M. Tourne-boule, qui avait le pied sur le marchepied de la voiture, je vous vends le tout quatre mille francs ; je les ai payés douze mille francs, il y a un mois.

— C’est fait, dit M. de Rosbourg ; j’achète. À demain.

— Quel drôle d’original ! dit M. de Rosbourg à ses amis, quand les Tourne-boule furent partis. Il est fou de vendre ainsi à perte. Les terres du château valent plus de cinquante mille francs de revenu, et la forêt de Paul vaut plus de cent mille francs. Quant à l’hôtel de Paris, il vaut un million et demi, meublé comme il est. J’espère bien que nous y passerons l’hiver ensemble, chère et excellente amie, dit-il à Mme de Fleurville en lui baisant la main. Je me reprocherais presque mon retour, si je vous séparais d’avec ma femme et Marguerite d’avec vos filles.