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MARGUERITE.

Nous qui ne sommes pas des Tourne-boule nous nous trouvons bien ici, dans notre hutte de sauvage.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Ah !… c’est une hutte de sauvage ! Comment avez-vous eu ce bel échantillon d’architecture ?

MARGUERITE.

C’est Paul qui l’a bâtie ; il a été cinq ans chez des sauvages.

MADEMOISELLE YOLANDE, avec dédain.

On le voit bien.

MARGUERITE.

Est-ce parce qu’il a refusé vos bals et vos valses ?

MADEMOISELLE YOLANDE.

Parce qu’il ne sait pas les usages du monde.

MARGUERITE.

Cela dépend de quel monde, mademoiselle ; si c’est du vôtre, c’est possible ; aucun de nous n’y a jamais été ; mais si c’est du monde poli, bien élevé, comme il faut, il en connaît les usages, aussi bien que mes amies, leurs parents et les nôtres.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Mademoiselle… Marguerite, je crois, sachez que les Tourne-boule sont nobles et puissants seigneurs, et que leurs armes…