Page:Ségur - Les vacances.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.
JACQUES.

Oh oui ; j’ai le cœur content comme si c’était pour moi. Je sais que je te verrai autant que si vous restiez tous ensemble ; ainsi moi je n’ai qu’à me réjouir.

Marguerite embrassa Jacques et courut bien vite chez son papa, auquel elle témoigna sa joie avec une tendresse dont il fut profondément touché. Pendant ce temps Paul avait couru embrasser et remercier Mme de Rosbourg, qu’il trouva aussi heureuse qu’il l’était lui-même. Elle lui dit qu’ils venaient d’acheter un château et une terre magnifique qui n’étaient qu’à une lieue de Fleurville, et qui appartenaient à des voisins qu’on ne voyait jamais, tant ils étaient ridicules, fiers et communs ; qu’après les vacances ils iraient s’établir dans ce château ; que Sophie resterait chez Mme de Fleurville, et qu’au reste M. de Rosbourg achèterait à Paris un hôtel où ils logeraient tous ensemble pendant l’hiver. Paul en fut content pour Sophie et pour Marguerite, qui, de cette manière, quitterait le moins possible ses amies.

Peu de temps après, on vit arriver une voiture élégante ; les enfants se mirent aux fenêtres et virent avec surprise descendre de voiture d’abord un gros petit monsieur d’une cinquantaine d’an-