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pour l’empêcher d’être un fichu poltron ? car entre nous, il l’est, tu le vois bien toi-même.

PAUL.

Il l’est, mon père, mais il ne le sera plus ; son amour-propre est excité maintenant ; et puis j’arriverai à lui faire comprendre qu’il est plus sûr d’aller au devant du danger que de le fuir.

M. DE ROSBOURG, riant

Comment lui feras-tu avaler ce raisonnement ?

PAUL.

En lui prouvant que le courage impose non seulement aux hommes, mais aux bêtes, et les fait fuir au lieu d’attaquer.

M. DE ROSBOURG.

Tu me rendras compte de ta première expérience, mon ami… et puisque tu es là, causons donc ensemble de ton avenir. Y as-tu pensé ?

PAUL.

Non, mon père, je vous en ai laissé le soin ; je sais que vous arrangerez tout pour mon plus grand bien. »

M. de Rosbourg attira Paul vers lui et le baisa au front.

M. DE ROSBOURG.

« J’y ai pensé, moi, et j’ai arrangé ta vie de manière à ne pas la séparer de la mienne…