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LES TOURNE-BOULE ET L’IDIOT.


Les vacances étaient bien avancées ; un grand mois s’était écoulé depuis l’arrivée des cousins ; mais les enfants avaient encore trois semaines devant eux, et ils ne s’attristaient pas si longtemps d’avance à la pensée de la séparation. Léon s’améliorait de jour en jour ; non-seulement il cherchait à vaincre son caractère envieux, emporté et moqueur, mais il essayait encore de se donner du courage. Son nouvel ami Paul avait gagné sa confiance par sa franche bonté et son indulgence ; il avait osé lui avouer sa poltronnerie.

« Ce n’est pas ma faute, lui dit-il tristement ; mon premier mouvement est d’avoir peur et d’éviter le danger ; je ne peux pas m’en empêcher. Je t’assure, Paul, que bien des fois j’en ai été honteux au point d’en pleurer en cachette ; je me suis dit cent fois qu’à la prochaine occasion je serais brave ; pour tâcher de le devenir, je me fai-