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LES VACANCES.

boyants, elles s’étaient senti saisir par des griffes glacées ; c’était un revenant ; elles n’en démordaient pas. On eut beau leur dire que c’était un voleur de légumes, qui avait confessé s’être habillé en fantôme pour voler tranquillement le jardin des Relmot, que M. de Rosbourg l’avait pris, amené et envoyé en prison, on ne put jamais leur persuader que les yeux flamboyants, la voix diabolique et les griffes glacées eussent été un effet de leur frayeur.

« Je ne croyais pas que Julie fût si bête, dit Camille. Comment peut-elle croire aux fantômes ?

M. DE RUGÈS.

Il y en a bien d’autres qui y croient, et l’histoire du maréchal de Ségur en est bien une preuve.

— Quelle histoire, papa ? dit Jean ; je ne la connais pas.

— Oh ! racontez-nous-la, s’écrièrent les enfants tous ensemble.

— Je ne demande pas mieux, si les papas et les mamans le veulent bien, répondit M. de Rugès.

— Certainement, » répondit-on tout d’une voix.

On se groupa autour de M. de Rugès, qui commença ainsi :

« Je vous préviens d’abord que c’est une histoire véritable, qui est réellement arrivée au ma-