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LES VACANCES.

MARGUERITE.

Non, mais d’un homme, d’un voleur peut-être.

PAUL.

Je ne crains pas un homme, ma petite sœur ; pas même deux, ni trois. Mon père m’a appris la boxe, la savate ; avec cela on se défend bien et on attaque sans crainte. »

Et Paul courut en avant de ces messieurs ; ils disparurent bientôt dans l’obscurité. Les domestiques avaient emporté la femme de chambre évanouie, l’ouvrière en convulsions ; Mme  de Fleurville et ses sœurs les avaient suivies pour leur porter secours. Mme  de Rosbourg, que sa tendresse pour son mari rendait un peu craintive, était restée sur le perron avec les enfants. On n’entendait rien, à peine quelques pas dans le sable des allées, lorsque tout à coup un éclat de voix retentit, suivi de cris, de courses précipitées ; puis on n’entendit plus rien.

Les enfants étaient inquiets ; Marguerite se rapprocha de sa mère.

MARGUERITE.

Maman, papa et Paul ne courent aucun danger, n’est-ce pas ?

MADAME DE ROSBOURG, avec vivacité.

Non, non, certainement non.