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LES VACANCES.

père me dit que je serais ivre si j’en avalais beaucoup. Ce qui me rendait plus heureux que tout cela, c’était le bonheur de mon père ; ses yeux brillaient comme je ne les avais jamais vus briller ; je suis sûr qu’il aurait voulu embrasser tous les hommes de l’équipage.

— Tiens, tu as deviné cela, dit M. de Rosbourg en souriant. Tu es donc sorcier ? C’est qu’il a, ma foi, raison.

PAUL, continuant.

Je ne suis pas sorcier, mon père, mais je vous aime, et je devine tout ce que vous pensez, tout ce que vous sentez.

— Mais alors, imbécile, reprit M. de Rosbourg en riant, tu dois voir ce qu’il y a pour toi au fond de ce cœur, et ne pas croire que je puisse t’aimer moins.

PAUL.

C’est vrai, mon père, aussi je suis content.

M. DE ROSBOURG, riant toujours.

C’est bien heureux.

PAUL.

Où en étais-je donc ?

JACQUES.

À ton premier repas sur l’Invincible.

— C’est vrai. Tu t’es bien souvenu du nom, Jacques. Tu n’oublierais pas non plus le Capitaine,