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LES VACANCES.

PAUL.

Alors, si tu sais que c’est mal, je n’ai plus rien à t’apprendre. Rappelle-toi seulement que le bon Dieu fera pour toi comme tu fais pour les autres, avec la différence que, toi, tu n’as pas de puissance, et que Dieu est tout-puissant et qu’il peut te punir, tandis que toi, tu ne peux que souhaiter du mal à Léon.

JACQUES.

C’est vrai, c’est très-vrai. Je le dirai à Marguerite. Oh ! quel excellent frère nous avons ! »

Et Jacques courut chercher Marguerite pour lui dire de tâcher d’aimer Léon. Paul le regarda partir en souriant, et se dit tout bas :

« Quel excellent garçon que ce cher petit Jacques ? Et quelle bonne et charmante sœur le bon Dieu m’a donnée en Marguerite ! j’étais déjà bien heureux avec mon cher père ; mais à présent je suis si heureux, que mon cœur déborde ! comme ils sont tous bons et aimables ! Camille, Madeleine, ma pauvre Sophie ! et Jean aussi ! Quant à Léon, Jacques n’a pas tout à fait tort, mais n’oublions pas ce que me répétait toujours mon père : La charité, la charité Paul ! »

Paul alla retrouver ses amis, qui l’attendaient pour faire une visite à Lecomte. M. de Rosbourg y était déjà avec sa femme et Marguerite ; Mme de