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LES VACANCES.

PAUL.

Précisément ; nous sommes trois au lieu d’un que nous étions il y a quelques jours.

JACQUES.

Comme c’est drôle pourtant ! Je ne te connaissais même pas la semaine dernière, et à présent tu es mon frère. Et ce qui est plus drôle encore, c’est que je t’aime déjà plus que je n’aime mes cousins. Ne le leur dis pas, mais Marguerite et moi nous n’aimons pas du tout Léon.

PAUL.

Et Jean ? il paraît bien bon.

JACQUES.

Oh ! Jean est excellent, mais je ne sais pas pourquoi je t’aime plus que lui.

PAUL.

Parce que je suis nouveau, et que tu ne connais pas encore mes défauts.

JACQUES.

M. de Rosbourg dit que tu n’as pas de défauts.

PAUL.

Il est si bon lui-même, qu’il ne voit pas les défauts des autres, et surtout de ceux qu’il aime.

JACQUES.

Si fait, si fait, il les voit bien ; il a bien vu tout de suite que j’étais taquin ; il a bien vu que Jean était colère, que Léon était poltron et égoïste.