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LES VACANCES.

habit. En lui prenant les mains je sentis qu’elles étaient roides de froid. Je le priai de remettre son habit, l’assurant que j’avais bien chaud.

« Au fait, dit-il, voici le soleil qui commence à chauffer ; la lune était moins agréable, n’est-ce pas, le Normand ? cette diable de lune ne donne pas beaucoup de chaleur. »

Et me posant sur le radeau, il reprit son habit et le remit non sans quelque peine sur ses épaules glacées.

M. DE ROSBOURG, riant.

Tu exagères, mon garçon ; tu me fais meilleur que je ne suis ; la nuit avait été froide, mais pas autant que tu le dis.

PAUL.

Je ne dis que la vérité, mon père. Quant à vous faire meilleur que vous n’êtes, ce serait bien difficile, pour ne pas dire impossible.

Tout le monde ayant applaudi des mains et de la voix, M. de Rosbourg se leva en riant, salua de tous côtés, embrassa sa femme, Marguerite et Sophie, serra les mains de Paul et revint s’asseoir en disant :

« Je rends la parole à l’orateur ; les interruptions sont défendues. »

Paul reprit en souriant :

« Ce qui me fait rire maintenant me semblait